Enola Holmes et la barouche noire by Springer Nancy

Enola Holmes et la barouche noire by Springer Nancy

Auteur:Springer, Nancy [Springer, Nancy]
La langue: fra
Format: epub
Tags: policier, sherlock holmes
Publié: 2022-03-20T04:00:00+00:00


CHAPITRE 11

CE QU'IL RESTAIT DE LA NUIT s’est passé à l’auberge — celle-là même qui m’avait refoulée sans vergogne, faute de chaperon. Nous sommes repartis de bon matin, après quelques petites heures de sommeil, pour une visite au bureau d’état civil du lieu. Nous étions d’avis qu’il valait mieux ne pas perdre de temps, au cas où lord Cadogan se mettrait en tête d’agir au saut du lit.

Il m’avait fallu résoudre un léger casse-tête vestimentaire. De nouveau, ma robe verte n’était plus présentable. Sa suppléante jaune poussin allait devoir faire l’affaire, mais que mettre sur ma tête ? En tant que représentante du beau sexe ayant passé l’enfance, il m’était interdit de sortir «en cheveux». N’ayant d’autre couvre-chef que mon pauvre chapeau déplumé, j’ai résolument coupé à ras ses vestiges de rubans, et j’ai calé sur ma tête ce qu’il en restait — à savoir quelque chose de scandaleusement miteux —, me consolant à l’idée que je me coifferais plus dignement sitôt de retour à Londres. Retour qui s’est révélé plus hâtif que prévu, au vu de ce que le greffier a tiré de ses dossiers, mais j’anticipe.

Monarque corpulent d’un empire de paperasse, celui-ci a fort aimablement répondu à nos demandes : celle de Sherlock pour les actes de mariage et de décès de Myzella Haskell Rudcliff, la mienne pour les mêmes documents concernant Felicity Glover Rudcliff. Mais l’auguste lenteur qu’il a mise à nous apporter ses registres signifiait bien qu’il régnait sur les lieux. Nous n’étions que ses obligés.

Passons. Ces documents nous ont été remis — les mariages consignés sur papier crème orné d’une bordure fantaisie, les décès sur papier gris sombre encadré de sinistre façon.

Tandis que Sherlock consultait debout les registres concernant Myzella, je me suis assise sur une banquette pour étudier ceux de Flossie et prendre des notes : le nom de l’officiant qui l’avait mariée, la date, etc.

Mais j’étais en réalité beaucoup plus intéressée par son décès. L’acte de décès affirmait que celui-ci avait été rapporté par son époux. « Comte de Dunhench » était-il noté pour profession ; et pour Felicity : « Epouse ». Elle était âgée de vingt ans, et la cause de son décès tenait en un mot : «Fièvre ». L’informateur (Cadogan, donc) était décrit ainsi : «Lord, en bonne santé apparente, d’âge moyen, calme et altier dans ses manières». Le lieu de résidence était celui du décès : «Dunhench Hall». Comme l’exigeait la loi, un certificat médical de décès était joint à l’enregistrement de celui-ci.

Certificat confirmant que la cause du décès était une fièvre, sans plus de précision.

Signé par un John H. Watson, M.D.

Le Dr Watson ? Notre ami Watson ?

Ce n’était pas inconcevable. Le Surrey n’est pas si éloigné de Londres. Et combien de médecins du nom de John H. Watson pouvait-il y avoir en Angleterre ?

Prenant bien soin de rester impassible, je me suis levée discrètement pour glisser le papier sous les yeux de Sherlock. Ses sourcils se sont envolés.

« Et pour la première femme de Rudcliff, quel médecin a signé ? lui ai-je chuchoté.



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